Les origines du sabbat
Du Moyen Âge à la fin du XVIIe siècle, la rumeur prétend que le démon, sous la forme de Léonard le grand bouc noir, préside le sabbat, cette réunion de sorcières et futures sorcières qui se tient dans une clairière, en général le samedi soir. En échange d’un pacte de renoncement à Dieu et à leur âme signé avec leur sang, les nouveaux venus reçoivent leurs pouvoirs, puis s’ensuivent orgies et banquet avec cannibalisme d’enfants. La nuit de Walpurgis, le plus célèbre sabbat rassemble, dit-on, toutes les sorcières d’Allemagne sur le mont Brocken le 1er mai de chaque année. A l’origine de ces croyances se trouvent, sans doute, des réunions nocturnes de vagabonds, de bohémiens ou de brigands, ainsi que la survivance de célébrations païennes clandestines.
Le bûcher des sorcières
La croyance aux sorcières se répand en Europe à partir de 1400, accompagnant guerres et épidémies. Des livres, écrits par des moines ou des magistrats, expliquent comment identifier ces complices du diable. Et bien que dès 1560 un médecin allemand, Johan Weyer, tente de montrer que leur contenu n’est que superstition, de tels ouvrages permettent pendant trois siècles d’envoyer au bûcher des milliers de femmes. Parmi les juges célèbres et laïques figurent Jean Bodin (1530-1596) et Nicolas Rémy (1530-1612) qui fait brûler plus de 3000 sorcières (ou supposées sorcières) en Lorraine.
Il est à noter que la dernière sorcière a été brûlée en France en 1718.