Tout porte à croire qu’il n’y a malheureusement pas que dans les films qu’une personne est susceptible de devenir le jouet des forces maléfiques. À l’instar d’un pantin sous l’emprise d’un ou de plusieurs démons, le possédé n’est plus maître de ses paroles ni de ses actes. Différents cas tous plus troublants les uns que les autres au même titre que l’histoire qui va suivre ne manquent pas de rappeler à tout un chacun qu’il vaut mieux s’abstenir de jouer les spirites.
Quels sont les signes indiquant qu’une personne est possédée ?
Pour peu que l’on se réfère au point de vue de l’Église romaine, il faut savoir que celle-ci n’a pas vocation à considérer que tous les cas qu’on lui soumet relèvent réellement d’une emprise démoniaque.
Pour être en mesure de se prononcer favorablement, l’église se fonde sur la présence de trois critères significatifs.
Les signes révélateurs:
- S’exprimer et être en mesure de comprendre une langue que l’on ne connait pas.
- Avoir connaissance de faits que personne n’est censé connaître, et ce qu’ils puissent aussi bien appartenir au passé, au présent ou au futur.
- Éprouver une aversion extrême à l’égard de tout objet saint ou d’une représentation ayant trait à la religion.
Est-ce que l’histoire qui va suivre répond en tous points aux signes explicites avancés par les sommités du Vatican ? Hormis les principaux intéressés, nul ne peut l’affirmer…
L’affaire Estefania Gutierrez Lazaro
Cette affaire qui a tant défrayé la chronique se déroule en Espagne au cours des années 90. Alité à Madrid, monsieur Lazaro qui est le père de Conception sombre chaque jour un peu plus dans une forme de démence, ponctuée d’insultes et de coups. Courant mars, le jour même de son décès, il menace sa fille de lui faire vivre un véritable enfer. Un peu comme un funeste présage, ses paroles haineuses et blessantes marquent profondément Conception que son mari Maximo console tant bien que mal.
La semaine suivante, la fille des époux Gutierrez qui se prénomme Estefania prend part à une séance de ouija improvisée dans la cour du lycée. Cette partie de spiritisme a pour but de leur permettre de communiquer avec l’âme du petit-ami de l’une d’elles. Il s’agit d’un jeune homme qui est décédé dans un accident de moto.
Prises sur le fait par un professeur, les adolescentes se font alors confisquer la planche de ouija ainsi que le verre. Malgré leurs supplications, l’enseignant ne veut absolument pas la leur restituer. Sous l’effet de la colère, celui-ci détruit la planchette de fortune, puis projette le verre au loin. Comme on peut s’y attendre, le verre se brise en mille morceaux sur le bitume.
Chose aussi surprenante qu’inexplicable, une espèce de fumée noire s’élève des bris de verres et stagne un peu en suspension dans l’air avant de s’introduire dans les narines d’Estefania !
Horrifiées, ses camarades se mettent à hurler tandis que le professeur est paralysé par l’incompréhension.
Ce n’est pas la première fois que la jeune fille participe à une séance de ouija.
Elle est âgée de 18 ans et il n’est pas rare que des jeunes de son âge soient tentés par le spiritisme. Suite à ce phénomène plus que perturbant, Estefania confie à ses parents que des formes longilignes et sombres viennent la visiter pendant la nuit.
Ces silhouettes impressionnantes se manifestent dans l’obscurité, il peut leur arriver de se tenir les mains et de prier Estefania de se joindre à elles. « Viens avec nous… ».
Ces apparitions sont tellement terrifiantes que la jeune fille ne parvient plus à fermer l’œil pendant des heures et des heures. Peu à peu, Estefania qui autrefois était si douce devient de plus en plus agitée. Sans raison apparente son comportement devient agressif. En proie à une force surprenante pendant ses accès de rage, Estefania s’en prend à présent aussi bien à ses sœurs qu’à ses frères. Il lui arrive aussi de parler avec une voix étonnamment grave et de proférer les pires insultes qui soient. Un peu plus tard, la situation s’aggrave lorsque son corps se met à convulser tandis que ses yeux se révulsent et qu’elle se met à baver de rage.
Ne sachant vraiment plus quoi faire, Conception et Maximo se tournent tout naturellement vers leur médecin de famille. Le docteur leur conseille de la faire interner dans une unité psychiatrique. Estefania enchaine les examens médicaux sans qu’aucune solution ne soit trouvée.
En 1991, peu avant la mi-août, la jeune fille qui se trouve à l’hôpital Gregorio Maranon de Madrid tombe dans le coma et perd la vie sans qu’aucune explication ne puisse être avancée. Face à ce décès suspect, une autopsie est pratiquée. D’après le communiqué du docteur Pedro Cabeza, Estefania serait morte d’un arrêt du cœur. Suite à cela, monsieur et madame Gutierrez remettent sérieusement en question son analyse.
Une histoire tragique qui ne s’arrête pas là…
Les époux Gutierrez rapportent avoir entendu une voix féminine en provenance de la salle de bain qui criait et sanglotait : » Maman, maman ! « . Une fois sur place, il n’y avait bien évidemment personne…
D’après l’entourage, c’est un peu comme si le mal avait pris possession des lieux. Quelque temps plus tard, du bruit se fait entendre dans la chambre de la jeune fille qui était restée en l’état depuis son décès.
La chambre d’Estefania est retrouvée sans dessus dessous. Quelques-unes de ses affaires, ses draps et ses couvertures sont déplacés.
La nuit d’après, le cauchemar continue avec des coups dans les murs qui viennent du couloir et qui semblent se rapprocher de la chambre des parents. Ensuite, les filles entendent un rire de vieillard devant la porte de leur chambre – juste avant l’apothéose, si l’on peut dire…
En effet, des voix s’élèvent dans la salle de bain accompagnées parfois de variations de température. Les portes des chambres s’ouvrent puis se referment aussi sec tout comme les portes des placards. Des appareils s’allument et dysfonctionnent sans raison, des objets de petite taille parmi les plus divers sont projetés çà et là…
Au beau milieu de la nuit, madame Gutierrez qui sent qu’une pression est exercée sur son corps réveille Maximo juste avant qu’elle se sente saisie par les pieds.
Quelques mois plus tard durant l’automne, à la faveur d’une réunion familiale dans le salon, la porte de la pièce s’ouvre tout d’un coup suivie de bruits de coups dans les murs. Bloquant la porte à l’aide du canapé et de tout ce qu’ils ont sous la main, les Gutierrez patientent lorsqu’ils décrivent quelque chose comme une sorte d’ouragan qui déboule du couloir, entre dans le salon, déplace les meubles jusque contre le mur opposé et envoie valdinguer des bibelots situés sur des étagères.
Le plus troublant, c’est que parmi ces objets se trouve la photo d’Estefania. Conception qui veut ramasser la photo de sa fille est horrifiée en constatant que celle-ci est en train de se consumer.
Les flammes qui lèchent alors le visage de sa défunte fille s’arrêtent aussitôt sans la moindre raison.
Vu de l’extérieur il est difficile de déterminer où se situe l’épicentre de ces phénomènes paranormaux, même s’il y en a forcément un, du moins en principe…
Néanmoins, les Gutierrez observent que le couloir et les chambres continuent d’être le théâtre d’apparitions vaporeuses sombres qui s’évanouissent à travers les murs. Effrayé au plus haut point, le couple fait poser des détecteurs un peu partout dans la maison. Pourtant même lorsqu’il arrive à l’alarme de retentir, les Gutierrez ne voient strictement rien.
Un beau jour tandis que le père s’amuse avec le plus jeune de ses fils qui d’ailleurs se prénomme Maximilian, l’enfant est soudainement projeté à travers la chambre.
Au mois de novembre, Maximilian se rend à la cuisine pour prendre un petit encas quand il entend le sifflement d’un objet qui fend l’air. Il s’agit d’une pointe en bois qui finit sa course en se plantant dans un saucisson.
Le 24 novembre, les filles Gutierrez sont alertées par des sifflements qui viennent du couloir. Peu après, les sœurs apeurées entendent une vague plainte juste avant de voir qu’elles ne sont pas seules dans la pièce. Elles distinguent alors les reptations d’une forme à l’apparence humaine. Cette chose noire est dépourvue de cheveux et son visage ne possède aucun trait ! Croyant leur dernière heure arrivée, les sœurs hurlent. Une par une, leurs poupées sont violemment lancées. À leur retour, les parents retrouvent le sol jonché de poupées et leurs filles prostrées de terreur.
Le 27 novembre à 4 heures du matin, monsieur Gutierrez n’en peut plus. Il se décide à appeler la police.
Son interlocuteur, l’inspecteur José Negri est sidéré d’apprendre qu’il s’agit d’un appel concernant une maison hantée.
Son esprit cartésien réfute catégoriquement cette hypothèse. Cela étant, touchés par la flagrante détresse du couple Gutierrez, le policier et quelques-uns de ses collègues se rendent sur les lieux.
Sitôt arrivé au numéro 8 de la rue Luis Marin, l’inspecteur jette un regard quelque peu incrédule en direction de l’immeuble. Peu après, il prend connaissance des faits dans le salon.
Les Gutierrez leur racontent l’expérience de leur défunte fille avec la planche de ouija, son décès et la longue succession de phénomènes de hantise. Quelques minutes plus tard, l’imposante porte d’une de l’armoire s’ouvre bruyamment. Soupçonnant sans aucun doute une supercherie, les enquêteurs examinent attentivement le meuble sans rien déceler de suspect. La minute suivante une détonation en provenance de la terrasse les fait sursauter. Un peu ébranlés par ces évènements insolites, les policiers remarquent alors qu’une substance marron se répand sur le guéridon sur lequel est posé le téléphone.
Fortement intrigué, l’inspecteur visite les pièces de l’appartement et s’aperçoit en entrant dans la chambre d’Estefania qu’une croix sur le mur est fixée à l’envers.
Dans la salle de bain l’atmosphère est lourde, comme électrique. Il fait extrêmement froid et les rares cheveux du policier se dressent sur sa tête.
Suite à ces manifestations paranormales, un rapport de police est établi et la presse s’empare de l’affaire qui devient : « l’affaire de Vallecas ».
La famille Gutierrez a fini par déménager, c’était apparemment le seul moyen pour retrouver la paix. Le film Veronica a été tiré de cette tragique histoire.